Le Volcan Rano Raraku site de fabrication des Moaïs
De grande valeur archéologique, le volcan éteint Rano Raraku s’est formé il y a plus de 300 000 ans suite à l’activité éruptive des volcans Maunga Terevaka et Pua Katiki. Le Rano Raraku a une hauteur maximale de 160 mètres sur son bord sud-est et son cratère présente une forme elliptique dont le plus grand diamètre mesure environ 700 mètres. Il abrite une lagune d’eau douce d’environ 3 à 4 mètres de profondeur alimentée par les pluies fréquentes qui tombent sur l’île de Pâques.
Contrairement à la plupart des volcans de l’île, Rano Raraku est composé d’un type unique de roche poreuse formée par l’accumulation de cendres volcaniques éjectées et connue sous le nom de tuf Lapilli.
Les propriétés de cette roche expliquent pourquoi Rano Raraku est devenu la carrière où presque tous les Moaïs de l’île de Pâques ont été sculptés et d’où ils ont ont été emmenés vers les plates-formes d’Ahu (de cérémonie), réparties sur toute la côte afin d’honorer la mémoire des ancêtres.
Ici de nombreuses têtes en pierre émergent du sol en levant les yeux vers le ciel et de nombreux trous laissent apparaître des silhouettes découpées sur le flanc rocheux de la montagne.
Dans la carrière longue de 800 mètres, il y a beaucoup de niches vides à partir des quelles ont été extraites les statues déplacées vers leur Ahu. Avec les statues qui reposent au pied du volcan et celles qui sont sur ses pentes, on dénombre un total de 397 Moaïs. C’est la zone de l’île la plus concentrée en sculptures.
En contrebas de la pente, entre l’entrée du cratère et l’extrémité qui fait face à la mer, il y a environ soixante-dix statues pratiquement terminées. Dans le cratère, il y a aussi plus de 40 autres sculptures qui se concentrent sur le versant sud entourant le lagon. Elles tournent toutes le dos à la montagne.
Beaucoup pensaient que les Moaïs n’avaient que les têtes sculptées, mais en réalité ce sont des statues complètement enterrées par les couches successives de sédiments qui se sont accumulés au fil du temps. Lorsque la carrière fut abandonnée, les rampes de terre et de roche qui servaient à relever les Moaïs s’effondrèrent peu à peu et finirent par enterrer les personnages. Des fouilles effectuées sur plusieurs Moaïs ont révélé que la longueur de la tête correspondait à environ un tiers de la hauteur totale de la statue .
Au pied de la pente un Moaï nommé Tai Hare Atua est allongé sur le sol. Il semble qu’elle soit l’une des premières sculptures de ce qui sera le modèle prédominant. Les mains sont représentée mais les autres détails tels que les oreilles et les bras sont peu apparents. Sa tête est reliée au torse sans qu’aucun cou ne les unisse. Selon la légende, Tai Hare Atua est l’œuvre de Miru A’Hotu et de Tangi Teako A’Hotu, qui ont sculpté ce premier Moaï lorsqu’ils ont commencé à travailler dans les carrières, mais ils l’ont abandonné sur place lorsqu’ils ont vu le mauvais résultat.
Le Moaï Piro Piro, également connu sous le nom de Moaï Baquedano, est un Moaï situé dans les premiers mètres du chemin principal qui traverse la carrière, son nom signifie « mauvaise odeur », car il semble que son nez proéminent fait un geste de dégoût devant une forte odeur. Si on fait attention à la partie droite de son cou, il est encore possible de lire quelques lettres du mot « Baquedano ». Cette profanation, sous la forme d’anciens graffitis, a été réalisée par les marins de l’école « General Baquedano » lors d’un des 20 voyages effectués à l’île de Pâques au début du 20ème siècle. Mais en plus de ces détails particuliers, Piro Piro se distingue parmi les autres statues pour ses énormes dimensions. L’explorateur Thor Heyerdahl a creusé dans le sol du Moaï et a découvert que la partie enterrée du corps mesurait presque deux fois la hauteur de la tête visible. La longueur totale atteint 11 mètres, ce qui classe Piro Piro comme le plus grand Moaï debout jamais extrait de la carrière.
A environ 70 mètres du Moaï de Piro Piro, en continuant le chemin, on trouve le Moaï Hinariru ou Hina Riru. Sa renommée rivalise avec celle de Piro Piro, car l’image de Hinariru, ainsi que celle de son compagnon anonyme, est l’une des plus reconnaissables de l’Île de Pâques. Sculpture délicate avec une surface très polie, la principale caractéristique de Hinariru est que sa tête s’incline légèrement sur sa gauche, lui donnant une pose assez inhabituelle, puisque généralement le visage reste droit et aligné avec l’axe central des visages. C’est la raison pour laquelle Hinariru est également connu sous le nom de Moaï « cou tordu« , bien que cette position lui donne une apparence plus élégante et naturelle que les autres.
Situé dans la partie inférieure de la carrière où la roche commence à remonter, il y a une énorme statue qui repose encore dans la niche où elle a été sculptée. Appelée Te Tokanga, « le géant » , avec une longueur de près de 22 mètres et un poids estimé à 200 tonnes, elle ne peut pas recevoir un nom plus approprié. Te Tokanga est la plus grande statue jamais sculptée sur l’île de Pâques. On pense que ce Moaï devait être destiné à l’Ahu Tahira à Vipanu, l’une des dernières plates-formes cérémonielles construites, située dans la pente du Rano Kau. Mais il n’a jamais atteint sa destination finale parce que cet énorme colosse n’a jamais été séparé de son rocher, ses sculpteurs ambitieux et optimistes ont peut être réalisé qu’ils ne pourraient jamais déplacer une statue avec un poids aussi important et n’ont pas pris la peine de le finir.
Parmi les différentes têtes de Moaïs qui se détachent le long du parcours qui traverse la carrière, une statue plus petite avec un ventre un peu bombé attire l’attention. C’est un Moaï complet, plus petit qui a été sculpté sur ce qui était une vieille tête dont le corps est toujours enterré.
Un peu plus loin du précédent Moaï et en contrebas de l’imposant «géant», il y a une autre paire de Moaï dont l’un d’entre eux est particulièrement frappant. Le Moaï de droite s’appelle Ko Kona He Roa. Cette statue qui était enfouie jusqu’aux épaules, a été déterrée lors de l’expédition norvégienne de Thor Heyerdahl, comme d’autres célèbres Moaïs. Quand ils ont fouillé le sol, ils ont découvert un pétroglyphe gravé sur sa poitrine représentant un vieux navire européen à trois mâts avec des voiles carrées . Dans la partie inférieure, ce qui semble être l’ancre du navire, on peut voir la silhouette d’une tortue. Cette gravure particulière qui semble hors de propos, est liée à d’autres figures de bateaux trouvés dans les maisons d’ Orongo et dans les peintures de la grotte Ana Kai Tangata. Les chercheurs pensent que pendant une certaine période de l’histoire les insulaires considéraient les visiteurs européens comme des messagers de l’au-delà, arrivant et disparaissant dans l’océan tels des oiseaux migrateurs qu’ils vénéraient.
À Rano Raraku, de nombreuses sculptures de Moaïs présentent des gravures qui ont été faites après la phase de construction des statues. Certaines sont liés à la cérémonie de l’homme-oiseau, d’autres ont des symboles tels que le « reimiro », les pirogues polynésiennes ou des divinités telles que Make Make .
À l’extrémité sud de la carrière de Rano Raraku où le sentier principal forme un virage d’où vous pourrez profiter d’une vue spectaculaire sur le volcan Poike et des 15 statues de l’Ahu Tongariki qui se découpent sur l’océan, vous verrez le Moaï Tukuturi. Traduit habituellement par le « Moaï agenouillé« , cette statue qui ne ressemble à aucune autre de l’île par son apparence plus naturelle et réaliste, a été découverte par l’expédition de Thor Heyerdahl en 1956. La tête est arrondie, ses yeux sont sculptés et son menton a une barbiche. Le Moaï Tukuturi a un corps complètement sculpté, ce qui le distingue particulièrement des autres statues dont la représentation est interrompue à la taille. Il est dans une position agenouillée avec ses jambes pliées en arrière et les fesses reposant sur ses talons. Les mains sont placées sur ses cuisses au lieu de se tenir sur le ventre dans une posture très révérencieuse que l’on peut encore voir dans les anciennes danses traditionnelles reproduite sur l’Île de Pâques de nos jours. Le Moaï Tukuturi, mesure 3,70 mètres de hauteur, pèse environ 10 tonnes et présente une finition plutôt rugueuse. C’est la seule sculpture qui regarde vers le volcan Rano Raraku.
Important: Il est nécessaire d’acheter à l’avance le billet d’entrée du parc national de Rapa Nui pour accéder aux sites. Bien que l’entrée soit valide pendant 10 jours pour visiter les différents sites d’intérêt, la visite à Orongo et la carrière du volcan Rano Raraku ne peuvent être effectuées qu’une seule fois avec le billet d’entrée au parc. Le billet doit être présenté à la billetterie du Parc National. Vous trouverez ici des panneaux explicatifs et sur la droite des toilettes publiques. Sur la gauche, un bâtiment abrite plusieurs boutiques de souvenirs et une cafétéria.
Il est strictement interdit de quitter les sentiers balisés et de toucher les statues. Il n’est pas permis non plus, d’aller au-delà de la limite du chemin qui mène aux statues à l’intérieur du cratère, et encore moins de monter au sommet pour des raisons de sécurité.
Horaires: Le parc est ouvert de 9h00 à 18h00 .
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Ahu Tongariki
Ahu Tongariki est la plus grande plate-forme de statues Moaïs trouvées sur l’île. Ces 15 géants sont assis côte à côte, regardant l’île et faisant dos à l’océan.
C’est l’endroit magnifique et populaire permettant d’admirer le soleil se lever au dessus de la mer au travers des statues. La lumière montante éclaire progressivement les statues en leur apportant de superbes ombres et couleurs.
Ne pas oublier le billet d’entrée au parc, car il y a un garde forestier qui vérifie systématiquement, même avant que le soleil ne se lève.
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Ahu Tahai
Proche de la petite anse d’Hanga Moana Verovero et du centre-ville, ce site d’environ 250m par 200m en pente douce, ne nécessite pas de venir en voiture. Ce site que l’on estime remontant à l’an 700 après Jésus Christ, regroupe les trois plateformes cérémonielles restaurées: l’Ahu Taha, l’Ahu Vai Uri, et l’Ahu Kote Riku avec son Moaï d’une hauteur de 5m10, qui est le seul Moaï de l’île présentant une reconstitution de ses yeux. Sur sa tête, il porte un Pukao (coiffe), une pièce cylindrique sculptée dans la pierre rouge du volcan Puna Pau. Cette forme représentant un chapeau ou un chignon, était placée dans la dernière phase de la construction de l’ahu. On croit que le pukao original de ce moaï a été utilisé pour tailler la croix chrétienne qui se trouve dans le cimetière voisin à Tahai, mais il n’y a aucune certitude. Le Moaï de l’Ahu Ko Te Riku est la seule statue de toute l’ïle de Pâques qui a des yeux, et l’on croit que lorsqu’un moaï était installé sur son ahu, ses orbites étaient sculptées et lors d’une cérémonie rituelle ses yeux, fabriqués avec du corail blanc et de l’obsidienne, étaient insérés. Le Moaï devenait ainsi vivant et pouvait projeter son pouvoir spirituel appelé « le mana » pour protéger la tribu. On pense que c’est la raison pour laquelle tous les Moaïs sont tournés vers l’intérieur de l’île, comme à Tahai, et non vers l’océan. Jusqu’à récemment, on ne savait pas que les statues avaient des yeux car dans les témoignages des premiers Européens ayant visité l’île, aucune mention n’en était faite. En 1978, lors des fouilles de l’ Ahu Nau Nau à Anakena, un œil de corail original fut découvert. Il est maintenant exposé au musée anthropologique « Père-Sébastien-Englert » situé dans la ville de Hanga Roa. On en déduit donc que les yeux ont été éliminés et détruits lors des guerres tribales qui ont fini par endommager toutes les statues.
Sur ce site on trouve les restes d’un ancien village, avec plusieurs chambres funéraires « avanga » qui ont été construites pour les chefs de la communauté. Ces restes de maisons « hare paenga » qui peut être traduit par « maison de pierres de taille », étaient les habitations des habitants de l’île de Pâques avant l’arrivée des espagnols. Ces édifices ressemblants à un bateau renversé était constitués d’une base en pierres de basalte en forme d’ellipse qui accueillait des trous où des poteaux en bois supportaient un toit recouvert de trois couches de végétation. Ces abris avaient une seule ouverture étroite au centre du coté le plus large et était fermée par un rideau de roseaux tressé appelé « papare ». Le sol de l’entrée formait une petite terrasse recouverte de pierre rondes et plates.
Situés au milieu du site sur sa partie supérieure, d’autres édifices appelés « hare moa », étaient construits avec des pierres allongées. Ils permettaient de rentrer les volailles pour la nuit pour éviter qu’elles ne s’échappent ou qu’elles soient volées. Les autres constructions domestiques que l’on peut trouver ici sont des « tahetas » ou pierres taillées en forme de cuvette qui servaient à recueillir l’eau de pluie, et des restes de « umu pae », les fours de cuisson en pierres.
Au nord, de l’autre côté du mur près des petites grottes, il y a plusieurs « manavai » ou amas circulaires de pierres qui permettaient de protéger les cultures.
Dans la partie sud du complexe de Tahai, à environ 50 mètres à gauche de l’Ahu Vai Uri se trouve la tombe où reposent les restes de William Mulloy et de son épouse. Ce célèbre anthropologue est venu sur l’île la première fois en 1955 avec l’expédition de Thor Heyerdahl. Grâce à son travail et à sa détermination, les sites d’Ahu Akivi, Tahai, le village d’Orongo et d’autres lieux ont été restaurés. Sur le grand rocher à la mémoire de Mulloy, il y a trois inscriptions, l’une en rapanui, et les deux autres en anglais et en espagnol qui disent ceci: En Rapanui il est écrit « Je t’aime, je t’aime, et je t’aime tellement. » (Quand il étudiait et restaurait les moaïs, il nous a montré son grand amour pour Rapa Nui (l’Île de Paques); en anglais: » En restaurant le passé de son île bien-aimée, il a également changé son avenir « . Et enfin espagnol: » Il était g rand comme ses œuvres, son amour et son dévouement pour Rapa Nui ».
C’est le seul site de l’île qui permet de prendre en photo le coucher de soleil au travers des statues. Il est nécessaire d’acheter à l’avance le ticket pour le parc national de Rapa Nui pour accéder au site.
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Ahu Akivi
Construit suivant une orientation astronomique précise et situé sur le flanc sud-ouest du volcan Maunga Terevaka, le point culminant de l’île, à 2,6 km des grottes d’Ana Kalenga à l’intérieur des terres, l’Ahu Akivi est un site archéologique avec des caractéristiques singulières, en raison de son emplacement unique. Datant de la fin du 15ème siècle, cette plateforme de 7 Moaïs qui regardent en direction de la mer est la seule plateforme restaurée à l’intérieur des terres. Les sept statues ont été transportées de la carrière du volcan Rano Raraku situé à 15 km, à travers un terrain irrégulier et en utilisant une méthode inconnue. Ces figures imposantes d’environ 4,5 mètre de haut et d’un poids avoisinant les 5 tonnes ont presque la taille et le poids moyens des statues trouvées sur les différentes plates-formes présentes sur l’Île de Pâques.
Il est dit que les moaïs d’Ahu Akivi sont les seules statues de Rapa Nui qui regardent en direction de la mer car toutes les autres tournent le dos à l’océan, mais si l’on étudie de plus près la position des statues de l’île, on s’apperçoit que les Moaïs de cette plateforme sont orientés comme les autres en direction de l’esplanade qui les précède, pour surveiller et protéger les habitants du village avec leur mana (pouvoir mystique).
L’axe de la plate-forme d’Akivi est orienté nord/sud, les visages des moaïs regardant précisément le point où le soleil se couche pendant l’équinoxe du printemps austral, soit le 21 septembre et présentant son dos au soleil à l’aube de l’équinoxe d’automne, le 21 mars.
La légende raconte que le prêtre Hau Maka, aurait fait le rêve de survoler l’océan quand il aperçu l’île. Les sept Moaïs représenteraient sept jeunes qui auraient été envoyés par le roi Hotu Matu’a pour localiser l’île, l’explorer et trouver la meilleure zone pour débarquer.
Les travaux de reconstruction à Ahu Akivi commencèrent en mars 1960 et se poursuivirent jusqu’en octobre de la même année. William Mulloy et son collègue chilien Gonzalo Figueroa ont travaillé avec une équipe archéologique composée de 25 Rapanui pour les différentes phases d’excavation et de reconstruction. Ce fut la première fouille archéologique sérieuse et la première restauration complète d’un site cérémoniel à l’Île de Pâques. Ils ont utilisé une rampe en pierre et deux grands leviers en bois pour redresser et mettre en place le premier moaï. Ces opérations ont pris un mois, mais ont été réduits à seulement une semaine pour la septième et dernière statue.
Il est nécessaire de présenter son billet à la guérite du parc national avant d’entrer sur le site et garer sa voiture sur le parking qui se trouve un peu plus loin. A proximité il y a une petite boutique proposant de l’artisanat, des souvenirs et où il est également possible d’acheter de quoi manger et boire. Il y a aussi des toilettes publiques payantes (env 500 pesos).
Le meilleur moment pour visiter et prendre des photos est au coucher du soleil, lorsque le soleil couchant illumine les sept statues et met en valeur.
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La grotte d’Ana Te Pahu
Située à environ un kilomètre et demi d’Akivi, se trouve le site d’Ana Te Pahu. Il y a des milliers d’années, l’éruption du petit volcan Maunga Hiva Hiva a créé un réseau de galeries souterraines, de grottes et de cavernes interconnectées dont la longueur totale dépasse les 7 kilomètres. La plus grande caverne de l’île Ana Te Pahu, qui veut dire « la grotte du tambour » est située sur les contreforts du Maunga Terevak. Son nom provient de la mince couche de lave durcie qui recouvre la cavité formant un gigantesque couvercle naturel d’un kilomètre et demi de diamètre. Si vous frappez ou sautez au dessus de l’écorce de lave, une vibration résonne à l’intérieur. Les vestiges de « umu pae », de vieux fours en pierre, montre que cette grotte servait d’habitation aux anciens habitant de l’Île de Pâques. L’une des principales cavité d’Ana Te Pahu est un réservoir d’eau alimenté par les fréquentes précipitations qui sont filtrées par la roche et qui s’accumulent à l’intérieur. Cet étang naturel était particulièrement utile à l’époque où Ana Te Pahu servait de refuge aux anciens Rapanui cachés pendant les affrontements tribales et les recherches d’esclaves qui étaient organisés au milieu du XIX siècle. Appelée aussi » la grotte des bananes » car il y a beaucoup de bananiers à l’entrée et à quelques mètres sous la surface, cette cavité permet de voir des empreintes pétrifiées de l’époque primitive.
Vous pouvez descendre explorer la grotte en apportant une lampe torche et en empruntant prudemment les grandes marches en pierre. Une fois en bas, vous pouvez continuer sur la gauche à travers un couloir entouré de verdure et après avoir parcouru une centaine de mètres, vous tomberez sur un arbre qui s’élève vers l’extérieur à travers une ouverture dans le plafond. En rebroussant chemin jusqu’à l’entrée et en vous dirigeant maintenant vers la droite, s’ouvre une grande ouverture en forme d’arc qui mène à un large tunnel barré par des promontoires en pierre qui protégeaient les occupants de la grotte en obligeant les intrus à entrer un par un. En poursuivant un peu dans l’obscurité, vous atteindrez rapidement une zone éclairée par une grande lucarne au plafond. Dans espace riche en végétation baigné par le soleil et arrosé par la pluie qui pénètrent par le trou, vous pouvez voir un « umu pae », un vieux four formé de pierres rectangulaires. Ensuite la caverne se rétrécit et s’assombrit, si vous ne retournez pas en arrière, vous devrez allumer votre lampe torche et baisser la tête pour continuer l’exploration à travers ce tube volcanique dans lequel se trouve un toit lisse résultant du passage de la lave et de la pression des gaz.
Pour accéder au site, vous devrez traverser un poste de contrôle où il est nécessaire de montrer le billet du parc national. |
La grotte Ana Kakenga
A environ 4 kilomètres au nord d’Ahu Tahai en suivant le sentier côtier, se trouve la grotte Ana Kakenga, la plus visitée et attractive de l’île de Pâques. Ana Kakenga est un tube volcanique d’environ 50 mètres de long formé il y a des milliers d’années lorsque la lave encore liquide a coulé de façon souterraine. Cette caverne, comme celle d’Ana Te Pora, a été utilisée comme « Ana Kionga » ou grotte de refuge pendant les luttes qui ont eu lieu entre les différents clans de l’île. Le seul accès disponible est camouflé dans le sol, par des « paengas », des dalles qui ont été utilisées pour réduire l’ouverture naturelle de la grotte à environ 50 cm de largeur. De cette façon, le passage étroit ainsi créé assurait un meilleur rôle défensif contre les envahisseurs possibles. Une légende raconte que cette grotte fut la dernière cachette d’un jeune couple qui a fui leur clan car leur amour était interdit. Afin qu’ils ne soient pas retrouvés, ils ont recouvert l’entrée de la grotte et sont restés à l’intérieur jusqu’à leur mort. La légende ne dit pas s’ils sont morts de faim ou s’ils se seraient jetés dans la mer puisque leurs corps n’auraient jamais été retrouvés.
Si vous n’êtes pas accompagné d’un guide, il peut être difficile de localiser l’entrée car l’accès n’est pas balisé et ressemble plus à un terrier qu’à un endroit visitable. Il est situé sur le côté gauche du chemin qui descend vers la falaise et commence derrière la clôture en pierre où vous trouverez quelques vieux signaux qui indiquent l’endroit. Vous devez descendre avec précaution en allumant une lampe torche et en baissant la tête car les premiers mètres sont assez difficiles et il n’y a pas beaucoup de place pour avancer. Rapidement l’espace s’élargi et la lumière naturelle vient illuminer le chemin qui abouti à une salle donnant sur deux couloirs divergeant menant à deux grandes ouvertures naturelles situées à 30 mètres de hauteur au dessus de la mer. L’ouverture de droite d’environ deux mètres sur deux offre une vue sur les îlots voisins Motu Tautara et Motu Ko Hepoko, tandis que celle de gauche, de forme elliptique, permet d’admirer le bleu intense de l’océan Pacifique bordé par la roche volcanique. Ces deux endroits permettent de faire de magnifiques photographies de couchés de soleil.
Il est seulement possible de s’y rendre en marchant ou en faisant du vélo le long de la route qui commence à Ahu Akivi et qui fait partie du circuit appelé Te Ana « les grottes ». |
Ahu Te Peu
A Ahu Te Peu on trouve les ruines de ce qu’était autrefois un grand village qui s’étendait sur 200 mètres de largeur du chemin côtier jusqu’au bord de la falaise. Depuis le petit parking, vous pouvez voir plusieurs « manavai ». Ces structures circulaires en pierre ont été utilisées pour faire pousser différentes plantes à l’abri des vents et maintenir ainsi l’humidité. On pense que les habitant de l’Île de Pâques on mis en pratique cette méthode de culture en s’inspirant de l’observation de l’écosystème présent dans les cratères des volcans Rano Kau ou Rano Raraku, où la végétation abonde. A proximité du manavai, il y a des édifices « hare moa » constitué de blocs de pierres rectangulaire avec une petite ouverture tels que décrits dans le précédent paragraphe consacré à Ahu Tahai. En continuant sur la droite, en direction de la mer, on peut apprécier les fondations de plusieurs « hare paenga », anciennes habitations en forme de barques et notamment la plus grande maison bateau de l’île de Pâques d’une longueur de 43 mètres qui serait le « Tore Tahuna », l’habitation du célèbre Ariki Tu’u Ko Ihu. La légende raconte qu’Ariki Tu’u Ko Ihu, marié à la sœur du premier roi Hotu Matu’a, a rencontré des esprits étranges dans plusieurs endroits de l’île, et les aurait reproduit sous forme de sculptures en bois donnant l’apparence du Moaï Kava Kava.
Devant la falaise se trouvent les restes de deux plateformes cérémonielles (ahu) où l’on trouvent plusieurs statues moaïs brisées avec des têtes à demi enterrées. L’arrière de la plate-forme de droite présente un mur imposant fait d’énormes blocs de pierre assemblés avec minutie et présentant des trous servant de fondations aux anciens baraquements. Il y a aussi plusieurs statues de moaïs effondrés. La légende raconte que peu de temps après sa mort, le roi « Hotu Matu’a » a été transféré et enterré à l’Ahu Akahanga, contrairement à sa soeur « Ava Rei Pua », épouse du pré-nommé Ariki Tu’u Ko Ihu, qui a été enterrée à l’Ahu Te Peu. Des recherches récentes ont établi qu’une relation astronomique et géométrique existait entre deux sites où furent enterrés le frère et la sœur d’origine royale. Les chercheurs ont démontré qu’en regardant le coucher du soleil au solstice d’hiver de l’Ahu Akahanga, situé sur la côte sud-est de l’île, le dernier rayon de soleil se dirige vers la tombe d’Ava Rei Pua, à l’Ahu Te Peu. De la même manière, de l’Ahu Te Peu au nord-ouest de l’île, il est possible de voir le soleil se lever en direction d’Akahanga, la tombe du roi Hotu Matu’a, à l’aube au solstice d’été.
Ahu Te Peu est situé sur la route qui borde la côte nord, à un kilomètre au nord d’Ana Te Pora et à un kilomètre au nord-ouest d’Ana Te Pahu, Repère 5 sur notre carte interactive. Il est nécessaire de présenter le ticket du Parc National aux points de contrôle.
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Ahu Nau Nau
Situé au nord de l’Île de Pâques, entouré de palmiers, de sable blanc et bordé par la plage d’Anakena, l’Ahu Nau Nau procure sans aucun doute, l’une des plus belles vue que l’on puisse avoir à l’île de Pâques. C’est l’endroit de l’Île qui vous permettra d’associer le plaisir d’une baignade dans les eaux turquoises de l’océan pacifique et la découverte d’un site historique. L’Ahu Nau Nau est situé à environ 150 mètres de la plage d’Anakena, dominant cet endroit magique considéré comme le berceau de l’histoire et de la culture de l’île de Pâques. C’est ici que, selon la tradition orale, les chefs de haut rang du puissant clan Miru établirent leur résidence, et où le premier roi de l’île, l’Ariki Hotu Matu’a, débarqua avec son peuple pour établir la première colonie originaire de la culture Rapa Nui. La première construction à Anakena pourrait avoir été édifiée entre 200 et 300 ans avant la première construction de l’ahu, ce qui indiquerait qu’Anakena serait l’un des plus anciens lieux habités de l’île. En effet, les différentes fouilles archéologiques opérées sur le site d’Anakena ont révélé qu’il y aurait eu au moins trois périodes de construction sur cette plateforme cérémonielle, avec une première construction appelée Nau Nau I, remontant à 1100 après JC suivi par une phase intermédiaire, Nau Nau II, entre l’an 1190 et l’an 1380 et enfin une dernière édification estimée entre l’an 1300 et l’an 1400 connue sous le nom de Nau Nau III.
L’Ahu Nau Nau est traditionnellement connu sous le nom de l’Ahu Ature Hoa, sépulture de « Vakai », l’épouse du Roi Hotu Matu’a. Le nom actuel de la plateforme cérémonielle aurait pour origine le « Naunau » ou « nau opata », un arbuste maintenant disparu de l’Île de Pâques de la famille du bois de santal. Cette plante utilisée autrefois pour faire un parfum, produisait des fruits nutritifs en forme de noix qui auraient été apportés par le premier roi de l’île et ses disciples, de leur pays natal pour se nourrir pendant les premiers jours de la colonisation de Rapa Nui.
Lorsque les statues de l’Ahu Nau Nau ont été renversées pendant les différents affrontements entre les clans de l’île, elles se sont progressivement enfouies dans le sable de la plage, et se sont ainsi retrouvées à l’abri de l’érosion. Les travaux de restauration effectués entre 1978 et 1980 par l’équipe dirigée par l’archéologue Rapano et Sergio Rapu ont redonné son ancienne splendeur à l’Ahu Nau Nau qui est la plateforme cérémonielle la mieux préservée des trois qui ont été construites à Anakena. Pendant les fouilles, l’archéologue Sonia Haoa, qui a mis à jour des fragments de corail blanc et un disque de scorie rouge en creusant près d’un moai renversé et à moitié enterré dans le sable. Les restes retrouvés, une fois assemblés, formaient un œil d’environ 35 cm de long, parfaitement adapté à l’orbite vide du moai. Les quatre fragments qui reconstituent presque entièrement l’œil sont actuellement exposés au Musée Anthropologique Sebastian Englert de l’île de Pâques. Les détails des Moaïs présents sur l’Ahu Nau Nau ont les traits du visage, du nez, des oreilles et des mains qui sont finement sculptés et légèrement plus pointus que les autres Moaïs, de même que les pukao (chapeaux) très bien restaurés, laissant découvrir une forme conique inhabituelle sur la première statue.
Sur le côté droit de l’ahu Nau Nau, nous trouvons d’autres coiffes pukao et un moaï couché complètement érodé avec le visage visible dont les orbites non pas été creusées laissant penser qu’il n’a jamais été érigé sur la plate-forme. Un peu plus sur la droite, à côté des restes des fondations d’une maison « hare paenga », une autre tête de statue plus ancienne de forme arrondie gît sur le sol. Les différents vestiges de moaïs retrouvés sur le site laissent penser qu’à l’origine une douzaine de statues auraient fait partie de la plateforme cérémonielle, mais pas plus de huit d’entre elles n’auraient été érigées sur l’Ahu en même temps.
A l’arrière du mur de l’ahu Nau Nau on peut voir une ancienne tête de moaï incorporée horizontalement faisant face au visiteur. Celle-ci auraient pu être rapportée d’une autre plateforme cérémonielle ou réutilisée de l’ahu précédent afin de transmettre le pouvoir sacré ou « mana » de l’ancienne statue à l’édifice. Il y a aussi une série de pétroglyphes sculptés représentant deux oiseaux volant. Au dos d’un des Moaï, en dessous de son torse, une pierre à moitié enterrée dans le sable laisse apparaître deux figures humanoïdes avec de grandes oreilles en position verticale. L’un des autres moaï présente un relief similaire avec une longue queue. Selon différentes interprétations, il s’agirait d’êtres mythologiques tels que « tangata moko », l’homme lézard, ou bien le dieu « Tane » représenté par un singe. Les dos des Moaïs ont également des motifs géométriques en relief représentant une sorte de ceinture à la hauteur des hanches, des symboles en forme de lettres M ou Y, ainsi que des spirales sur les fesses qui pourraient être d’anciens tatouages ou peintures corporelles.
A droite, surplombant la mer, au pied de la colline de Maunga Hau Epa, il y a l’Ahu Ature Huki qui supporte un moai solitaire, plus robuste et plus vieux que ses voisins de l’Ahu Nau Nau. Cette statue au visage érodé a été le premier moaï à avoir été redressé sur l’île par le célèbre explorateur norvégien Thor Heyerdahl, qui lors de son séjour sur l’île en 1956 a encouragé plusieurs insulaires à relever la statue. 18 jours de dur labeur ont été nécessaires à une douzaine d’hommes équipés de poteaux en bois, et de cordes fin de soulever progressivement la gigantesque statue en faisant levier sur un amas de pierres avec des poutres.
Il est nécessaire d’acheter à l’avance le ticket pour le parc national de Rapa Nui pour accéder au site.
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Le village cérémoniel d’Orongo
Le village cérémoniel d’Orongo est l’un des sites archéologiques les plus mystérieux et spectaculaire où les anciens rituels perdurent toujours au travers des compétitions du festival Tapati Rapa Nui. Ce site historique est situé au sud-ouest du volcan Rano Kau, le long d’une bande étroite entre le bord du cratère et la falaise qui descend perpendiculairement à la mer et face aux Îlots Iti et Motu Kao Kao.
Le village d’Orongo était habité de façon saisonnière par les chefs et les personnes importante des anciennes tribus, qui espéraient recueillir le premier œuf sacré de l’oiseau « manutara » au printemps. Cette célébration en l’honneur du dieu créateur Make Make, atteignait son apogée lors de la compétition Tangata Manu. Ceux qui participaient à cette cérémonie vivaient dans des maisons spécialement construites à cet effet.
Vers la fin du XVIIe siècle, on ne sait pas vraiment en détail comment cette cérémonie « tangata manu », célébrée sous la forme d’une compétition, est née. Il semblerait qu’une fois le culte des Moaïs abandonné, les groupes tribaux qui s’opposaient pour la prise du pouvoir auraient mis en place cette compétition annuelle à Orongo. Ils reconnaissaient ainsi au vainqueur, le privilège de jouir d’une série de droits et d’avantages pendant toute la durée de son mandat.
On pense que c’est en voyant les hirondelles qui parcouraient des centaines de kilomètres chaque année pour rejoindre les trois îlots Motu Kau Kau, Motu Iti et Motu Nui, pour y pondre leurs œufs, que fut déterminer l’organisation de la cérémonie religieuse la plus importante de l’île. C’est à l’approche du printemps austral, de juillet à septembre que les plus puissantes tribus organisaient la compétition en se réunissant dans le village de Mataveri, puis montaient à Orongo avec un représentant de leur clan appelé « hopu manu ».
Le but de la compétition était de recueillir le premier œuf de la saison. Pour y parvenir, les participants devaient nager sur 2 km jusqu’à « Motu Nui » dans les eaux dangereuses infestées de requins, sur des radeaux en roseaux appelés « Pora ». Une fois sur l’îlot, ils devaient attendre des semaines et l’arrivée des oiseaux pour découvrir le premier œuf du printemps. Une fois le tout premier œuf découvert, le chef du clan représenté par le gagnant, obtenait alors le titre d’homme-oiseau. Considéré comme demi-dieu, on le disait envoyé par Make Make, la divinité suprême Rapanui, et devenait pour un an, l’interlocuteur entre les dieux et les hommes.
Les premières maisons en pierre semblent avoir été construites vers 1400 après Jésus Christ, d’autres furent édifiée progressivement pour atteindre le nombre de 54 maisons alignées sur le bord du cratère formant ainsi trois ensembles indépendants face à la mer. Presque toutes les maisons ont été pillées ou détruites lors des différentes expéditions européennes et ont été reconstruites plusieurs fois au cours des dernières décennies. Ces maisons ont un sol ovale avec une longueur variant entre 6 et 12 mètres et pour une largeur maximale d’environ 2 mètres et une hauteur sous plafond de seulement 1 à 2 mètres qui empêchait la plupart des occupants de se tenir debout. Les murs épais, construit à partir des plaques de basalte laminaires, appelées « keho » pouvaient atteindre 2 mètres de large. Le toit était formé de dalles plus longues, placées horizontalement sur les murs comme une voûte recouverte d’autres petites plaques et d’une épaisse couche de terre et de pierres sur laquelle poussait l’herbe. Cet empilement donnait de la stabilité et protégeait la construction contre les intempéries. La petite ouverture ne permettant de laisser passer qu’une seule personne à la fois faisait face à la mer. La lumière pénétrait difficilement par cet unique orifice, de sorte que l’intérieur était sombre et n’était utilisé que pour dormir.
À l’intérieur de certaines maisons, on découvre des peintures liées à la cérémonie de l’homme-oiseau, telle que la figure du Tangata Manu ou homme-oiseau, la représentation de l’Ao, le bâton cérémoniel en forme de rame, des visages stylisés et le masque du dieu Make Make avec ses grandes orbites. Nous trouvons également des reproductions de voiliers européens, similaires à ceux trouvés dans la grotte d’Ana Kai Tangata, car les insulaires considéraient les visiteurs européens comme des messagers de l’au-delà, arrivant et disparaissant dans l’océan tels des oiseaux migrateurs. Malheureusement, une grande partie des peintures ont été perdues, pillées par des expéditions successives ou exposées dans plusieurs musées dans le monde.
Les rochers autour du village sont couverts de plus de 1700 pétroglyphes, faisant d’Orongo l’endroit avec la plus forte concentration d’art rupestre sur l’île, avec notamment les dernières maisons situées à l’extrémité inférieure de la falaise. Le motif qui ressort parmi les centaines de reliefs, est une figure avec un corps humain en position fœtale et une tête d’oiseau avec un long bec qui représente l’être mythologique connu sous le nom de « Tangata Manu » ou l’homme-oiseau. A part quelques rares cas, toutes les gravures apparaissent de profil, dont trois d’entre elles montrent l’homme-oiseau tenant un œuf dans sa main. Plus de 400 représentations présentes sur le site d’Orongo permettent de penser que ces gravures représentent un gagnant de la compétition.
Outre les abondantes reproductions du « tangata manu », le reste des pétroglyphes montre des animaux tels que des oiseaux de mer, des poissons et des tortues. D’autres, un visage avec de grands yeux, semblable à un masque qui est censé représenter le dieu Make Make, dont certains nez proéminents rappellent les organes génitaux masculins, ou bien une komari ou vulve féminine qui est la peinture la plus commune de l’art rupestre sur l’île.
Il est nécessaire d’acheter à l’avance le ticket pour le parc national de Rapa Nui pour accéder au site. Bien que l’entrée soit valide pendant 10 jours pour visiter les différents sites important historiquement de l’île, la visite d’Orongo ne peut être effectuée qu’une seule fois.
A Savoir: Chaque année pendant la première quinzaine de février, au moment du festival Tapati, l’événement culturel et sportif le plus important célébré sur l’île de Pâques, des compétitions reproduisant certains aspects de cette cérémonie sont organisés. Ainsi nous pouvons voir la descente de la colline et la traversée du lac sur les fameux radeaux en bambous « Pora ». En 2019 il aura lieu du 1er au 16 février.
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Ahu Vinapú
Situé au bord de la côte sud de l’île, Vinapu est un complexe archéologique au bout de la piste de l’aéroport. Bien que les restes de trois plates-formes aient été découverts, seuls deux « ahu » remarquables se détachent du site par la manière de travailler la pierre qui n’existe nulle part ailleurs en Polynésie et qui a donné lieu à de nombreuses théories qui reliraient la population de l’île avec la culture Inca d’Amérique du Sud.
Sur la plateforme cérémonielle Vinapu I ou également appelée Tahira, principal « ahu » situé à gauche de la route, il y a six statues tombées avec les visages cachés et trois chapeaux « pukao » qui les surmontaient. A l’arrière faisant face à la mer, il y a un autre Moaï enterré dont seule la tête sort du sol, qui est très détérioré à cause de l’érosion et dont les orbites n’ont pas été sculptées, ce qui explique qu’il n’est jamais été érigé sur la plateforme.
Derrière cette statue, composé de gros blocs de pierre pesant plusieurs tonnes, assemblés sans mortier et ajustés avec une grande précision et harmonie, se trouve le mur arrière de l’ahu, offrant une grande ressemblance avec les constructions qui peuvent être observées à la forteresse de Saysachuaman et à la citadelle de Machu Picchu au Pérou. Selon une théorie, Vinapu aurait été construit par l’Inca Tupac Yupanqui lors de son expédition réalisée dans le Pacifique avec un grand nombre de radeaux à voile manœuvré par 20000 guerriers.
Situé à droite de l’Ahu Tahira, l‘Ahu Vinapu connu sous le nom de Vinapu II est une plate-forme plus ancienne avec cinq Moaïs renversés et plusieurs chapeaux en pierre rouge « pukao » dispersés, dont une énorme coiffe avec une « taheta », cavité sculptée pour recueillir l’eau de pluie. Devant l’Ahu, découvert et érigé à nouveau en 1956 par l’archéologue William Mulloy, se dresse une colonne en pierre rouge dans le même matériau que les pukaos. Celle ci représente un Moai féminin comme le montrent les détails érodés de sa surface, et selon certains avis, aurait pu avoir à l’origine deux têtes soutenant un cadre en bois afin de sécher les cadavres avant de les enterrer.
Pour atteindre le site archéologique de Vinapu à partir de la ville d’Hanga Roa, prenez l’avenue Hotu Matu’a qui est parallèle à la piste de l’aéroport Mataveri, en longeant les réservoirs de carburant, tourner à gauche jusqu’à atteindre un deuxième carrefour à droite et suivez le panneau indiquant la route de Vinapù.
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Puna Pau
Située à environ 7 km d’Hanga Roa, cette carrière du petit volcan Puna Pau, accessible uniquement en voiture, est l’endroit où les « pukaos » ont été extraits et sculptés. La visite de ce site est recommandée pour comprendre comment ont été réalisés les grandes coiffes rouges qui ornent les statues.
Malgré qu’il soit interdit de descendre à l’intérieur du cratère Puna Pau, on peut observer à l’intérieur une carrière de scorie rouge ou « hani hani », faite de cendre volcanique d’une grande porosité et d’une rare dureté, montrant une couleur rougeâtre due à l’oxyde de fer présent dans sa composition. Avec cette couleur rouge associée aux rites sacrés et au mana (la force spirituelle), cette pierre aux caractéristiques souple et facile à sculpter, impropre à la construction, était utilisée pour fabriquer divers types d’objets, dont certains était très spéciaux. Parmi eux, il y a une vingtaine de statues de petite taille, des réservoirs pour l’eau, appelés « taheta », des blocs ornementaux et des yeux des Moaïs.
Le sentier balisé d’environ 400 mètres allez et retour commence sur le chemin à droite d’où vous pourrez voir apparaître sur la gauche les premiers « pukaos », puis le chemin monte vers un petit point de vue. D’un côté vous pouvez voir la carrière à l’intérieure du cratère et de l’autre vous pouvez profiter d’une vue magnifique sur la périphérie de Hanga Roa, l’océan Pacifique et les cultures.
Il est strictement interdit de quitter le sentier balisé et de toucher un « pukao ».
Pour s’y rendre en voiture depuis Hanga Roa, prendre l’avenue Hotu Matu’a depuis l’aéroport, et continuer en direction de Vaitea sur la route qui traverse l’île vers Anakena. Après avoir laissé un carrefour à droite qui mène à Rano Raraku et après avoir parcouru 500 mètres, vous tournerez sur la gauche au panneau indiquant la direction d’Ahu Akivi et de Puna Pau, puis 500 mètres plus loin vers la gauche en direction de Puna Pau. Au bout d’un kilomètre et demi, vous atteindrez un petit parking où vous pourrez laisser le véhicule. L’entrée du site est située juste en face du parking et il est nécessaire de présenter le ticket du parc national. L’endroit est ouvert de 9h00 à 18h00. En arrivant par la route, faire attention aux chevaux qui peuvent traverser sans prévenir et aux trous sur la chaussée.
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Le volcan Ma’unga Terevaka ou Terevaka
Le volcan Terevaka, avec une altitude de 511 mètres au-dessus du niveau de la mer, est le point culminant de l’île de Pâques. Ses coulées de lave ont créé de nombreux tunnels et cavernes, telle qu’Ana Vai Teka, Ana Te Pahu, Ana Kakenga et Ana Te Pora, qui constituent l’un des plus longs systèmes de grottes volcaniques au monde. Sur toute la circonférence du volcan, il y a des ahus, centres cérémoniels, mais l’accès difficile les a rendus moins connus que ceux situés dans les autres endroits de l’île.
Bien qu’il y ait plusieurs interprétations sur la signification du mot « Terevaka » qui peut être traduit par « extraire ou jeter des canoës », on pense que ce nom proviendrait de l’époque où la montagne était couverte d’arbres et d’où le bois était prélevé. Au pied du Terevaka, on a découvert plus de 400 fondations de maisons carrées et rectangulaires datant de l’an 800 à l’an 1300. À l’intérieur d’entre elles on a trouvé des outils pour travailler le bois. Celles-ci étaient probablement occupées temporairement, par les bûcherons de l’époque chargés de couper les arbres utilisés dans la fabrication des pirogues et autres objets en Bois.
Il y a deux points de départ à atteindre avant de commencer l’ascension vers Ma’unga Terevaka. Le premier est en face des anciennes installations de Fundo Vaitea. Pour arriver ici, vous devez prendre la route principale qui traverse l’île menant à la plage d’Anakena et de rouler sur 8,5 km depuis Hanga Roa, ensuite marcher une heure et demie. L’autre accès, plus emprunté, est situé à quelques mètres du site de l’Ahu Akivi (repère N°4 de notre carte interactive), à 5,5 km d’Hanga Roa, le long du chemin d’Ara Piki qui commence à l’église de Santa Cruz. D’ici vous pouvez vous y rendre en un peu plus d’une heure de marche ou en quelques minutes en voiture.
Quel que soit le point de départ choisi, l’ascension vers le sommet du volcan ne peut se faire qu’à cheval, à pied ou en VTT, lors d’une excursion d’environ 4 heures (aller-retour). D’Akivi la longueur du parcours est d’environ 3,5 km et de Vaitea de 4,5 km.
Autrefois les chemins étaient également possibles aux véhicules à moteur, mais les voies ont été fermées pour protéger le terrain fragile de l’érosion. Près du sommet, il y a plusieurs cratères qui se détachent parmi les pâturages et qui peuvent parfois induire en erreur le randonneur. Le point culminant de l’île, qui offre une vue panoramique à 360°, est situé le plus au nord et est marqué par un tas de pierres et de bâtons qui est généralement couronné par un crâne de cheval. |
Vaihu
Le site de Vaihu se trouve à 10 kilomètres de Hanga Roa dans une baie entourée de falaises où les vagues de l’océan se brisent. Son nom provient de la « puna » qui signifie «lieu de l’eau», un réservoir d’eau situé près de l’ahu et construit au début du 20ème siècle.
A environ 150 mètres de l’entrée du site, on trouve une grande plate-forme cérémonielle dont la fondation arrière est en forme de demi-cercle, mesure 86 mètres de long et 12 mètres de large et supporte huit statues couchées face contre le sol. Ce lieu, qui n’a pas été restauré, est un bon exemple de la période dite « huri moai » datant de la démolition des Moaïs, qui a eu lieu à partir du XVIIIe siècle à la suite de luttes internes entre les différentes tribus de l’île.
Autour de l’ahu, il y a des coiffes « pukao » en pierre volcanique rouge qui couronnaient avant les statues Moaïs. Certaines d’entre elles avaient roulé jusqu’à la côte et ont été récupérées il y a quelques décennies. Devant la plate-forme, sur le sol, il y a un grand cercle de pierres d’environ 10 mètres de diamètre appelé « paina » qui servait autrefois à certains rituels commémoratifs pour honorer les membres de sa famille.
À gauche de la route qui mène à l’ahu, vous pouvez voir un Moai solitaire déterré et érigé de nouveau en 2002. Pendant des siècles, Vaihu a été un lieu privilégié par les habitants de l’Île de Pâques en raison de son accès facile à la mer. Actuellement, la petite crique est encore utilisée comme petit port de pêche où les locaux passent le week-end, pêchent depuis le rivage et préparent ensuite un « tunu ahi » où ils font cuire le poisson sur des pierres chaudes, qu’ils partagent en famille.
Pour arriver en véhicule depuis la ville d’Hanga Roa, prendre l’avenue Hotu Matu’a en direction d’Anakena et tourner à droite au carrefour indiquant la direction de Rano Raraku et continuer sur environ 6 kilomètres. |
Ahu Akahanga
L’Ahu Akahanga peut être considéré, pour son histoire et pour son nombre de statues, comme l’une des plus importantes plateformes cérémonielles de l’ île de Pâques.
Le site de Akahanga ou Aka Hanga, est un ancien village près d’une petite baie « hanga », sur la côte sud de l’île. Après avoir franchi une imposante statue en bois représentant le roi Hotu Matu’a et le mur d’enceinte, se trouvent les fondations en pierre de plusieurs maisons « hare paenga » en forme de barques. Devant chaque maison, on retrouve la petite terrasse carrée, pavée de rochers ronds « poro nui » ainsi que des « umu pae » ou vieux fours constitué de 5 pierres « Pae » signifiant cinq en langue Rapanui.
Sur la droite face à la mer, il y a une petite grotte appelée « Ana Akahanga » qui était utilisée comme refuge temporaire par les pêcheurs, pour s’abriter de la pluie ou y passer la nuit. La grande plate-forme de 18 mètres de long jamais restaurée de l’Ahu Akahanga est sur la gauche face à la mer. Ce site permet ainsi de se faire une idée de l’état dans lequel se trouvaient tous les « ahu », à l’époque de la décadence de l’île. Ce site cérémoniel possède 13 moaïs, entre 5 et 7 mètres de hauteur, renversés, et plusieurs coiffes pukao en pierre volcanique rouge.
A l’arrière de la plateforme, il y a un crématorium, une rampe qui servait à débarquer les canoës et un petit Moaï d’environ 2 mètres qui repose sur le dos à l’intérieur d’un cercle de pierres. Sa sculpture rustique et son état avancé d’érosion, suggèrent que c’est l’une des premières statues sculptées sur l’Île de Pâques.
Selon la tradition orale, le premier roi de l’île, le légendaire Ariki Hotu Matu’a a été enterré dans cet endroit.
Il est nécessaire d’acheter à l’avance le ticket pour le parc national de Rapa Nui, car celui-ci sera réclamé à l’entrée du site. |