Jour 88 escale à Salalah

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Ce matin 10 décembre 2015, à 6h55, le pilote du port de Salalah monte à bord du Costa Luminosa. Avant le petit déjeuner, je fixe sur la rambarde du balcon de notre cabine ma caméra en mode time-laps de façon à prendre une image toutes les trente secondes de notre approche de Salalah. Cela fera un bon entrainement pour le passage du canal de Suez…

Nous déjeunons avec Jocelyne et Alain et préparons vite fait le programme du jour. C’est décidé, nous prendrons la navette obligatoire pour sortir du port et nous prendrons un taxi pour la journée.

A 8h15 nous montons dans la navette du port, 10 minutes plus tard nous négocions le tarif et le programme de la journée avec le premier taxi, et tombons d’accord pour la somme de 150€. Nous roulons en direction du geyser de Mughsail à 50 km à l’ouest de Salalah, un « souffleur » qui fait jaillir l’eau de mer jusqu’à 4 m de haut. Le paysage est désertique, Saïd, notre chauffeur nous explique qu’ici c’est la saison sèche, mais que dans quelques mois toutes les collines seront vertes. C’est difficile à croire vu le spectacle qui s’offre à nous.

Nous rejoignons la route côtière « Sultan Qaboos » et arrivons au site touristique de Mugsail à 8h50. Aussitôt descendus, nous empruntons le petit chemin piétonnier bordé d’une clôture en bois protégeant des chutes, la vue de la côte est splendide. Nous avons de la chance, car l’endroit est désert, les excursions Costa ne sont pas encore arrivées. Nous approchons d’une esplanade en roche, il y a deux orifices naturels dans celle-ci qui sont protégés par des grilles métalliques d’où l’on entend souffler les flots. Effectivement, après 10 minutes d’attente, nous voyons jaillir l’eau. Heureusement, Jocelyne s’est poussée à temps, sinon c’était la douche assurée! Le geyser n’est pas aussi impressionnant que l’on pensait, mais la mer est très calme, et la vue est tellement belle que cela valait bien le déplacement. En retournant au véhicule, nous voyons plein d’oiseaux noir ressemblant à des merles qui nichent dans la roche.

A 9h15, le taxi redémarre et s’arrête un peu plus loin pour faire le plein. En revenant à Salalah, le chauffeur nous apprend que ce n’est pas son métier principal, qu’il fait cela pour arrondir ses fins de mois, et qu’en réalité c’est un soldat. Il nous montre sa carte militaire, nous sommes rassurés, car même si Oman est un pays très peu risqué pour les touristes, nous n’en sommes pas moins dans un pays musulman. Il nous emmène visiter une ferme dans la montagne, où sa famille vivait dans le temps. Nous voyons deux petites sources déboucher de la montagne et visitons les grottes qui servaient d’abris à la famille du chauffeur du temps de son grand père.

Nous reprenons la route pour nous rendre à la grande mosquée du Sultan Qaboos, ornée de deux minarets. il faut se déchausser et Jocelyne et Isabelle doivent couvrir leurs cheveux pour entrer dans l’enceinte. A l’intérieur la grande salle de prière est éclairée par de grands lustres en cristal. La visite sera de courte durée, un homme armé nous indique de sortir immédiatement, la mosquée va fermer à 11h, il n’a pas l’air de rigoler, malgré qu’il ne soit que 10h45 on s’exécute immédiatement.

Jocelyne prend la photo d’une plaque d’immatriculation pour sa collection, et nous partons à la découverte des marchés locaux. Accompagnés de notre chauffeur Saïd qui est ici connu comme le loup blanc, nous passons par les étales de viande et de poisson. L’endroit n’est pas réfrigéré, et nous sommes loin des standards sanitaires d’Europe! Il y a des poissons énormes, Jocelyne mime un bisou à un poisson, cela donne une idée de la taille…

Nous nous sommes mis d’accord avec notre chauffeur, à 11h15 il nous dépose non loin de la plage dans un souk et nous indique le restaurant où il viendra nous rechercher vers 15h00. Nous avons ainsi le temps de déambuler tranquillement parmi les petites échoppes d’encens, les boutiques de textiles, de cuirs et de souvenirs. Alain en profite pour essayer un Kéfié ou keffieh qui est la coiffe traditionnelle des paysans arabes et des bédouins.

Il est 12h15, nous commençons à avoir faim, et nous rejoignons le restaurant que nous avait indiqué notre chauffeur. Il faut dire que l’on ne va pas avoir beaucoup le choix, même si l’endroit est un peu typique, nous n’avons pas vu d’autres restaurants dans les parages. Je vais voir le tenancier, il me demande de l’accompagner en cuisine et me présente dans de grosses gamelles les différents plats qu’il propose. Nous nous décidons pour du poulet malgré qu’il soit d’une drôle de couleur rose avec du riz. Le service sera rapide, le serveur après avoir installé un plastique sur la table pas très propre, nous apporte un bouillon que l’on goûte du bout des lèvres, mais que nous ne finirons pas, du poulet accompagné de riz, une petite salade et une grande bouteille d’eau fraiche. Tout compte fait même si l’aspect du poulet est bizarre, il n’en ne sera pas moins bon, et nous ressortons repus de cette expérience culinaire, après avoir réglé la modique somme totale de 18€ pour les quatre.

Il y a beaucoup de vent, mais la température avoisine tout de même les 26°, donc nous partons nous rafraîchir à la plage toute proche. On nous a dit qu’il était interdit de se baigner à proximité du palais du Sultan, et il y a des travaux de démolition le long de la plage qui est complètement déserte. Nous longeons donc le rivage pour nous éloigner un peu. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays musulman, et nous faisons attention de ne pas éveiller la susceptibilité des gens car il ne doit pas y avoir beaucoup de femme qui se baignent en maillots de bain par ici. Nous disposons de la plage pour nous à perte de vue, il y a un peu de mer et il est très agréable de nager dans les vagues. A 14h30 après nous être séchés, nous retournons au point de rendez-vous du taxi, nous nous rendons compte qu’ils sont en train de tout démolir le long de la plage pour aménager une nouvelle zone balnéaire, ce que nous confirmera notre chauffeur un peu plus tard.

Comme convenu notre chauffeur nous fait signe à notre arrivée, et nous dirige vers une nouvelle voiture. En fait, il a récupéré son véhicule personnel et nous finirons notre visite avec celui-ci. Nous lui demandons de nous conduire au musée « Frankincense » situé à proximité des ruines d’un palais de la reine de Sabah, il y a plein d’explications sur l’arbre à encens, mais aussi sur l’histoire du sultanat d’Oman et sur l’histoire maritime du sultanat. Il est interdit de photographier à l’intérieur, et deux gardiens sont en permanence derrière nous pour s’assurer que nous respectons bien cette consigne. A l’extérieur nous pouvons voir quelques arbres à encens (le luban) qui a fait la célébrité du Sultanat d’Oman et qui a constitué, jadis, son plus important produit d’exportation. Saïd nous précise que ce musée est au cœur du site historique d’Al Baleed, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis l’an 2000.

A 15h50 nous prenons la route du port, et nous retrouvons dans la navette portuaire les danseurs de la troupe du bateau. A 16h20 nous franchissons les portiques de sécurité à l’entrée du bateau, qui quitte le quai vers 17h40 sous un magnifique coucher de soleil.

Suite du compte rendu de notre croisière tour du monde